Le fret ferroviaire : un enjeu de politiques publiques

La politique des transports est constitutive d’une politique d’aménagement du territoire, de développement économique, de cohésion sociale et environnementale. Choisir d’utiliser le fer pour transporter des marchandises permet le développement du tissu économique, qu’il soit agricole, industriel ou de services, avec l’implantation d’activités mieux réparties sur l’ensemble du territoire.


Le transport de marchandises par le fer, de proximité, est un facteur de cohésion et de désenclavement territorial.

Le transport ferroviaire peut et doit jouer un rôle majeur pour une production industrielle et agricole dé-carbonée en réduisant les émissions de gaz à effet de serre en conformité avec les objectifs du GIEC.

Le fret ferroviaire, le moyen de transport de masse le moins polluant

Le transport de marchandises par le rail est pourtant une des clés pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). C’est le mode de transport le moins polluant, et ce pour plusieurs raisons :

  • la masse transportée (un train de fret transporte en moyenne l’équivalent de 40 à 50 camions) ;
  • le contact fer-fer (entre la roue et le rail) limite énormément les frottements. Il faut donc 
beaucoup moins d’énergie pour mettre en mouvement ces masses de marchandises 
que pour la route ;
  • une grande partie des couloirs de fret ferré sont électrifiés, permettant un mode de 
traction très bas carbone, en particulier en France, où l’électricité est majoritairement dé-carbonée.

Les coûts externes engendrés par les différents types de transports peuvent ainsi être estimés, comme le montre le schéma suivant :

Dans les Pays de la Loire :

Extrait du rapport du GIEC PDL 2022 :

Avec 26 % des émissions de GES en 2018, le transport routier constitue le deuxième émetteur de GES dans les Pays de la Loire.

Tout comme pour les déplacements de personnes, la route est aujourd’hui largement prédominante dans les flux logistiques de la région, quelle que soit la catégorie de produits considérée. En 2019 par exemple, le transport routier de marchandises représentait 80 % du volume de fret échangé dans la région.90

2% seulement de part modale du fer, mais 10% au-delà de 250 km (extrait étude régionale)

L’usage du rail est particulièrement faible dans les Pays de la Loire au regard de sa part modale en France, mais aussi du nombre d’installations terminales dans la région : alors que l’on comptait par le passé 150 installations embranchées (ITE) sur le territoire ligérien, seuls 20 sites y génèrent encore du trafic ferroviaire de marchandises.91

90 Insee (2020). Bilan économique 2019 — Pays de la Loire. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4475908?sommaire=4476026

91 Actu Transport Logistique (2020). Fret ferroviaire : la Région Pays de la Loire veut montrer la voie. https://www.actu-transport-logistique.fr/ferroviaire/fret-ferroviaire-la-region-pays-de-la-loire-veutmontrer-la-voie-629548.php

La suppression des infrastructures ferroviaires nécessaires se poursuit malgré tout :

  • Fermeture du triage de Nantes-Etat le 01/07/2022
  • Fermeture de lignes (Nantes-Carquefou, St Hilaire-Paimboeuf,…).

De nouvelles activités majeures (Marché d’intérêt National, entrepôts logistiques,…) sont construites avec une seule desserte routière.

Ainsi en décembre 2022 l’étude régionale estime le potentiel transférable sur le rail à 28,6 millions de tonnes :

http://www.observatoire-transports-pays-de-la-loire.fr/

La saturation de l’axe Angers-Nantes et l’absence de plate-forme de transport combiné doivent être résolu pour atteindre le doublement de la part modale du Fret ferroviaire qui était prévu en 2030…

https://www.ecologie.gouv.fr/fret-ferroviaire

L’objectif est de doubler la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030, en passant de 9 % (en 2019) à 18 %. À plus long terme, l’État se donne l’objectif d’atteindre une part modale pour le fret ferroviaire de 25 % à l’horizon 2050.